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La Mélancolite, la nouvelle série de Bruno Blanchet | Disponible sur tou.tv dès le 27 avril!

Content Starts Facebookeries, épisode 01

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Les Facebookeries du 22 septembre 2018, épisode 01
Coucou les Coucous!
Alors, nous partons en voyage quelques mois ensemble? Yééééééé!!!
Bienvenue dans les Facebookeries! Pour ceux et celles qui ne connaissent pas les Facebookeries, je vous dirais simplement qu’elles sont écrites avec beaucoup d’amour et de plaisir, qu’elles sont plus ou moins touffues et raisonnables selon l’humeur de l’auteur et le nombre de niaiseries qu’il a rassemblées et/ou vécues durant la semaine précédente; et que chaque épisode est un mélange d’observations, d’anecdotes ou de conseils et de péripéties, échafaudés dans l’ordre, ou dans le désordre, accompagnés de photos, de clips, d’adresses utiles ou de machins-trucs.
OK?
On peut partir.
Aujourd’hui donc, je vous envoie le premier épisode de l’Institut de Muay Thai de Rangsit, où j’habite.
Rangsit Boxing Stadium
Nous sommes à dix minutes de l’aéroport de Don Muang, où dans deux heures j’irai prendre l’avion pour aller visiter mon fils Boris à Ao Nang, dans la province de Krabi. À 650 kilomètres de distance, ça représente à peu près l’équivalent d’aller de Montréal à Matane, mais à l’envers : en direction sud-sud-ouest, et au bord de la mer…
Ce qui signifie qu’on ne vit pas du tout sous le même soleil. Le sien tape autrement plus fort que le mien! Chaque fois que je rentre de Krabi, je fais rire ma gang à la maison : j’ai habituellement un bronzage de panda, avec mes goggles de natation imprimées dans la face. Sauf que cette fois-ci, j’y vais pour courir, plutôt que nager, et la nuit de surcroît : à l’occasion du Sundown Marathon Krabi, une course dont le départ est prévu à 22 heures, au bout de la plage de Ao Nang. Boris, qui n’a pas beaucoup de temps pour s’entrainer, participera au 12 km; et Papa lui, qui fait rien que ça dans la vie, tentera de remporter l’épreuve du 21 km.
Un petit mot sur la dernière course dont je devais vous parler : je n’ai pas gagné, parce que je n’ai pas couru. Problème de santé de dernière minute. Vous savez, le genre de chose qui arrive en Asie…
Bref, dans le cas du Sundown Marathon Krabi, c’est moi qui ai rempli les formulaires d’inscription, il y a deux mois, via le Web, et quelle ne fût pas ma surprise et mon bonheur, quand je suis tombé sur la question suivante : « Que désirez-vous que l’on écrive sur votre dossard? »
Wow. Quel beau cadeau à faire à un clown… Sur mon dossard, j’ai sobrement fait écrire BRUNO, en lettre majuscules. Par contre, sur le dossard de Boris, croyez-vous vraiment que j’ai demandé que l’on écrive BORIS?
Bien sûr que non! J’en ai profité! Et c’est une vraie joke de bébé… Une blague tellement idiote. Mais ça fait deux mois que je la ris. J’ai trop hâte que Boris découvre son dossard! Je vais le filmer, et je vous le montrerai la semaine prochaine.
Je vous parie qu’il va dire :
-Ah… T’es pas sérieux!
Ce à quoi je répliquerai :
-Ben voyons, j’comprends pas Boris! Je leur avais pourtant demandé d’écrire ton nom…
Et on va rire.
Parlant de Boris, il avait rendez-vous la semaine dernière au Bureau des Transports de la Thaïlande, afin de renouveler son permis de conduire thaïlandais; et pour avoir droit à un renouvellement, Boris devait passer un test d’aptitude physique.

Il s’agissait pour lui de s’asseoir sur une chaise, placée à environ trois mètres d’une réplique d’un feu de circulation. À ses pieds, deux pédales : le frein et l’accélérateur.

Le test?
À la lumière verte, il devait appuyer sur l’accélérateur. À la lumière rouge, il devait appuyer sur la pédale de frein. Devinez?
Il a réussi le test.

La morale de cette histoire? Pour obtenir votre renouvellement de permis de conduire en Thaïlande, vous devez avoir au moins un pied et un œil, et… ne pas être daltonien! Et on se demande pourquoi c’est le 2e pays le plus dangereux au monde sur les routes, selon l’OMS…
Après l’examen de conduite, Boris et la petite famille sont passés en coup de vent à la maison, à Rangsit.
On a bien mangé, on a magasiné, le petit Zack s’est amusé comme un fou dans le Village des Balles.


Et le soir venu, Boris et moi, nous avons fait un mini tournage, pour une nouvelle émission de télé québécoise; un clip d’une minute mettant en vedette un personnage de LFDM est à 7H bien connu, mais vu ici dans sa version 2018…

Vous l’avez reconnu?
Il sera chez vous bientôt, surveillez bien votre petit écran.
Donc, pour clore le dossier familial, je vous rappelle une dernière fois le party chez Boris, demain le 23 septembre, au Snack Bar Krabi. Il y aura de la bière, de la poutine, et même quelques vieux chums, j’ai entendu dire…
Après ce party-là, je redeviens sérieux, parce que la fête du 15 septembre au Bangkok Poutine m’a un peu amoché.
Comme d’habitude, vous êtes venus tôt, vous êtes rentrés vous coucher de bonne heure, mais j’avais avec moi deux bons soldats en fin de parcours, qui m’ont tenu jusqu’aux aurores… Les vilains!
C’était ben le fun, merci beaucoup à tous ceux et celles qui sont passés, on a eu des belles jasettes de voyage, on s’est échangé des conseils précieux et des bonnes idées; et pis comme il y a toujours des belles surprises en plus, j’ai rencontré ce soir-là Alexandre, l’agent d’assurances de mes parents, et Camille, la fille du regretté Pierre
Claveau, ce Giroux qu’on aimait tant haïr dans Radio-Enfer. Elle me racontait justement qu’à l’époque de Radio-Enfer, Michel Charrette et Robin Aubert vivaient ensemble, dans l’appartement au-dessus de chez elle, et que son enfance a été pas mal mouvementée et amusante, on s’en doute!
Je vous salue les garçons.





Et la journaliste de la BBC a pris mille photos, et elle a interviewé un tas de clients. Elle était très impressionnée par votre générosité et votre amabilité, merci beaucoup, et je pense qu’elle a bien aimé la poutine classique, et le burger, et le pita, et la galvaude, et la mexicaine… Elle et son copain ont mangé pendant deux heures! Ils ont pris au moins chacun deux kilos. Bref, ils sont partis repus et heureux, et je vous dirai ce que ça donne, quand elle me fera parvenir l’article.
Ouf.
Mille mots déjà, et j’ai encore envie d’écrire…
Et si on profitait de ce premier épisode pour régler quelques dossiers qui trainent depuis les derniers mois?
J’ai eu vent que vous m’aviez posé un tas de questions via La Presse, mais je n’ai pas tout vu ni tout lu, parce qu’il paraît que c’était compliqué de me les faire parvenir.
Enfin, j’en ai reçu une poignée, auxquelles je peux répondre.
Maxime, de Repentigny, me demandait : Est-ce que tu as frappé le mur au marathon?
Excellente question, merci Maxime.
J’avais tellement entendu parler du fameux mur à 32 kilomètres que je me suis mis à l’imaginer, pendant mes séances de visualisation (j’ai commencé ça récemment, et ça me calme), comme un mur de gypse que je traversais, tête première, en bélier que je suis. Sauf que moi, je l’ai frappé à 21 kilomètres, l’ostie de mur! Il m’est tombé dessus comme une tonne de briques…
Je vous explique rapidement ce que j’avais compris, au préalable, du « mur ».
Selon des nombreuses études, c’est aux alentours du 32e kilomètre d’un marathon que le corps aurait épuisé ses réserves de glycogène (sucre); celles que l’on trouve dans les muscles, mais aussi et surtout celles produites par le foie. Or, comme c’est le foie qui nourrit le cerveau, à 32 kilomètres, ça devient mental : si ta nutrition d’avant course et tes ravitaillements ne sont pas suffisants ou adéquats, ton cerveau se met en mode « ça me tente pus! », et tu crash.
Me trompe-je? Entoucas, j’avais prévu le coup, et je m’étais armé de 8 gels pour traverser l’épreuve; j’allais en avaler un aux trente minutes.
Donc, voici en résumé mon premier marathon.
La course a commencé dans une pluie torrentielle, à 4h30 du matin. Après 5 kilomètres, les souliers étaient trempés, la surface glissante, les flaques d’eau abondaient, et il faisait noir comme chez le loup.
C’était ennuyeux, certes, mais tout sauf ennuyant!
Je suis arrivé au 21e kilomètres en 1:43, trois grosses minutes sous l’objectif que je m’étais fixé; et c’est la réalité, pas le mur, que j’ai reçue en pleine face : je n’avais pas les ressources nécessaires pour atteindre mon but d’un premier marathon en deçà de 3 heures 30 minutes -le temps de qualification pour le marathon de Boston-, et le temps que je m’étais fixé. Pas que je veuille aller à Boston, bien que j’en garde de très bons souvenirs de jeunesse, mais rien que de savoir que « j’aurais pu y aller » me satisfaisait… Maintenant, avec 21 kilomètres à faire, je savais que j’avais échoué.
Et mon temps a dégringolé d’un seul coup.
Mon cerveau s’est mit en mode « spin », alors que ce n’était surtout pas le moment de gaspiller du sang de neurones… C’est du sang de fessier et de cuisses dont j’avais besoin!
« Du calme, Bruno », je me suis dit, « revois vite tes objectifs, et reprends le contrôle du chrono ».
Ce qui fut dit fit fut. Fut fit. Enfin.
J’ai décidé que mes semaines d’entrainement n’allaient pas être vaines, et que j’allais quand même tout donner. Et plutôt qu’un mur au 32e kilomètre, j’ai vécu l’euphorie de n’être qu’à 10 kilomètres de l’arrivée… Je me voyais déjà traverser la ligne, triomphant, vainqueur contre moi-même!
Et à la fin, c’est ça que c’tait.
Euphorique.

Avant qu’on se quitte, je m’en voudrais de ne pas vous rassurer sur l’état de santé de Jiouliou! Parce que j’ai su que l’histoire de ma chienne Jiouliou qui s’était faite briser la patte par un camion, dans le deuxième article de La Presse, a suscité beaucoup de réactions.
Aujourd’hui, elle va très bien, merci!
J’ai joint un clip de ma Jiouliou, je lui ai donné un bain à la débarbouillette avant de vous la présenter, je vous assure qu’elle est propre et bien nourrie, mais elle aura toujours sa couleur blanche jaunie de chienne de ruelle, et sa tête de rat.

Pour ceux qui n’auraient pas lu l’article, Jiouliou est une chienne que j’ai adoptée alors qu’elle venait d’accoucher sous le bâtiment, devant chez moi.
Et des chiennes abandonnées comme elles, c’est triste, mais ça court les rues dans mon quartier… Et dans ma ville. De plus en plus. À part au sud, où la population est à majorité musulmane, c’est un très sérieux problème en Thaïlande.
À ce sujet, le mois dernier, trois québécois fort sympathiques et rencontrés au resto de Onnicha sont passés à l’Institut de Muay Thai pour venir essayer ce beau sport de combat. Pour 500 bahts, avec un prof privé qualifié, vous avez droit à une session de deux heures qui représente à la fois un workout suffisament long pour vous épuiser, et une séance d’introduction au Muay Thai assez intense pour répondre à la question : j’ai envie d’apprendre le Muay thai, oui ou non?
Je le recommande.
Muay Thai Institute
Après leur entrainement, je les ai invités à mon stand de bouffe de rue favori, qui est situé en plein parking de magasin à grande surface Makro, avec l’autoroute qui passe à 10 mètres derrière et les chiens errants qui tournent autour des tables. C’est un endroit très typique du quartier industriel où je vis : bruyant, chaotique, mais oh! combien pittoresque et authentique! Et comme à tous les endroits publics où il y a de la bouffe en Thaïlande, il est envahi par les chiens.

-T’as pas peur des chiens, Bruno?, m’a demandé Tom.
-Oui, un peu, des fois. Surtout quand je cours, ou que je promène à vélo.
-Nous autres, ça nous a fatigués pendant tout le voyage… Qu’est-ce qu’il faut faire pour les chasser?
Excellente question! D’habitude, les chiens errants te jappent après pour se donner une raison d’exister : parce qu’ils s’ennuient ou pour s’entendre japper, ou pour jaser entre eux, et là ça part à hurler, et c’est la cacophonie dans le quartier; parfois ils montrent les dents pour jouer aux gros bras, et généralement, ce sont des mamans qui veulent protéger leurs chiots. Mais à 99% du temps, c’est de la frime.
Faut quand même être prêt, quand c’est au tour du 1%…
Je leur ai donc raconté la seule occasion où je me suis fait attaquer pour vrai par un chien, et je vous l’écris ici me disant que mon expérience pourrait peut-être profiter à quelqu’un?
Alors, c’était un mardi matin, au gros soleil, j’allais sortir courir dans le parc de l’université, derrière la maison, et je me sentais fragile; j’avais mangé de la bouffe épicée la veille, et ç’avait passé de travers. De chez moi jusqu’au parc, il y a 800 mètres : une distance juste assez grande au pas de course pour te brasser le pouding… Une fois arrivé au parc, la toilette la plus proche est 400 mètres plus loin, au beau milieu du campus étudiant.
Et c’est là que la crampe du siècle m’a pogné.
-ARGGH!
D’un seul coup, j’ai sué ma vie. J’ai viré blême. C’était le grand frisson! Fallait que j’y aille… Là! Tout de suite! Devant moi, à 50 mètres, de l’autre côté du terrain de soccer, il y a des estrades; derrière les estrades, quelques mètres d’un espace mal entretenu…
Bingo!
Je traverse donc le terrain de foot à toute vitesse, sur la pointe des pieds, en serrant les fesses, et en murmurant des « oh-oh-oh-oh ». Je sais pas pourquoi, mais ça aide…
Et alors que j’ai presque atteint mon but, et que je frémis d’anticipation, trois jolis chiots -d’à peine un mois j’estime en un coup d’oeil- sortent de derrière le bâtiment. Qui dit chiots, dit maman… Fuck.
Et elle ne se fait pas attendre. Elle sort du bosquet, les babines retroussées et les tétines pendantes, prête à défendre sa portée.
Merde!
Elle fonce. Je me place en position de boxe thaïlandaise, et je l’attends. Elle saute, je l’évite et je lui donne un coup de pied au flanc! POW! Elle roule sur le côté et moi, trop énergique dans l’élan, je glisse, et je tombe lourdement sur le dos. BANG!
Je suis ébranlé. Elle se remet vite sur ses pattes et elle fonce de nouveau.
Couché par terre, moi, je ne sais plus quoi faire… Vous auriez fait quoi, vous?
Sans réfléchir, je me suis levé d’un bond, et de toutes mes forces, désespéré, j’ai poussé un cri de terreur.
-AAAAAAAAAAAH!
Et je me suis chié dessus.
(…)
Voilà. J’espère que mon truc aidera quelqu’un à repousser un chien enragé en Thaïlande, ou ailleurs en Asie. Parce que ça a marché.
Sinon, il y a un truc plus simple : tu te penches rapidement et tu fais semblant de ramasser une roche. Et tu menaces de la lancer. Rien que la menace suffit. Et c’est logique! Tous les chiens errants se sont fait tirer des roches, ils savent ce que c’est, et ils n’aiment pas ça; et si tu faisais semblant de la lancer, et que le chien ne recevait rien, faudrait vite que tu recommences, à chaque fois, de ramasser une autre fausse roche, et de faire semblant de la lancer, ad vitam aeternam…
Avec tout ça, je n’ai même pas eu le temps de vous parler des Elvis.
Et il faut que je quitte pour l’aéroport. Prochaine fois!
Je vous laisse sur la fin du dernier article de la série Un été en Asie, qui devait être publiée dans La Presse, mais qui, faute d’espace, a été tronquée des 175 derniers mots. Pas écrit ça pour rien, moi!
Pour l’instant, je vous souhaite bon voyage, et sawasdi khap, et à la revoyure, et merci beaucoup pour l’été; je nous espère plein d’autres rendez-vous! En tous les cas, moi je ne m’arrêterai pas : la preuve, je vous envoie ce dernier texte de Chiang Mai, où demain je cours un 92 km en montagne, avec 5000 mètres d’ascension… Il y aura peut-être un résultat ci-dessous, en post–scriptum, si j’y ai survécu! Sinon, des beaux voyages sont prévus cet hiver, un long trip à vélo, le Cambodge, le Vietnam, encore les Philippines(?) et Tokyo au Japon, si je gagne au tirage du marathon; peut-être un mariage, des triathlons, un peu d’escalade, et plein de courses en sentier; puis, entre les évènements, je m’imposerai des décrochages essentiels, des silences profonds, peut-être un Vipassana; ou juste des zones d’ombres sans Wifi et sans histoire dans lesquels j’irai m’enfouir, comme le lecteur qui s’égare dans un grand livre, comme le regard du spectateur qui pénètre le matériau noir d’une toile de Pierre Soulages, dont le souvenir de l’exposition « Noir lumière » au musée des beaux arts de Montréal en 1996 m’inspire et me hante encore… Ce génie de Soulages qui a réussi, je crois et j’en suis jaloux, à résumer en une seule phrase, en parlant de son art, ce qui m’anime, moi, dans la vie, à 54 ans.
Alors c’est aujourd’hui, finalement je lui laisse le mot de la fin.
« C’est ce que je fais qui m’apprends ce que je cherche. »
Pierre Soulages
À la semaine prochaine les Coucous!
Bruno xxx
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