
N’ajustez pas votre intervieweur
Laisser un commentairePourquoi faire ordinaire quand on peut faire Bruno? Pour souligner la sortie demain du troisième tome du recueil de chroniques La frousse autour du monde, La Presse a demandé à son collaborateur aux Arts Bruno Blanchet d’interviewer le chroniqueur voyage Bruno Blanchet – qui a déjà vendu 25000 exemplaires de chacun de ses deux premiers tomes! Rencontre étonnante entre lui et lui-même, auto-entrevue 100 % BB. Q : Bruno Blanchet: Bruno, qu’est-ce qui vous fait le plus tripper? Bruno Blanchet: Pour m’éclater, l’écriture est de loin l’activité que je préfère. Mieux encore qu’un voyage psychédélique avec un shaman dans la forêt amazonienne ou que de descendre le mont Fuji en patins à roulettes. Quoique, le sexe en avion… Q : Euh, oui… et comment va-t-il, notre baroudeur de Rosemont? R : Ça va mal! Il y a deux semaines, au Guatemala, je survolais le lac Atitlan en parapente… Ha! Méchant buzz! Maintenant, je suis à Bogota, en attendant le prochain tournage de l’émission de télé Partir autrement, prévu en Martinique. Et honnêtement, je suis un peu épuisé… C’est peut-être parce que je traîne une espèce de «tourista» depuis six ans! (rires) Ce sont les risques du métier… Le dernier bloc de tournage a été difficile, avec des tas d’imprévus, de la pluie à boire debout et des glissements de terrain. Et, alors que je croyais pouvoir me reposer en Colombie pendant deux semaines, hier, surprise, j’ai réalisé que mon visa colombien était au bord de l’expiration. Faut encore partir?!? *% F%$£@! J’ai donc jeté un coup d’oeil à la mappemonde, et j’ai opté pour les îles Galapagos. Un bien pour un mal? Contrairement à ce que je croyais, c’est plutôt bon marché. Je me suis trouvé une chambre pour 20 $, petit-déjeuner inclus. Mais je n’ai aucune idée de ce que je m’en vais y faire… Q : Pas une minute de répit, alors, M. Bruno? R : Si! Mais pas sur une plage à bronzer: c’est vraiment dans la création que je trouve les moments de détente les plus satisfaisants… En les écrivant, je revis mes aventures et je m’amuse à les ausculter, à les virer à l’envers et à les secouer; puis je les recompose, tout en essayant de me surprendre moi-même, autant dans la forme et dans le récit. J’aime bien, par exemple, insister sur des détails insignifiants et les magnifier à l’extrême, jusqu’à ce qu’ils deviennent plus graves que le thème abordé dans la chronique. En ce sens, je crois que le résultat de mon travail est plus près de la bédé ou de la caricature que de la photographie. Quelque part entre Gotlib et le Capitaine Bonhomme. Q : Tu utilises souvent les mots surprendre et surprise. R : Bien joué, Sherlock! Je suis démasqué! En effet, la surprise, c’est le moteur de ma création. Et la meilleure façon que j’ai trouvée de me surprendre, et de surprendre les lecteurs, est de ne rien planifier à l’avance. Quand je m’assois pour écrire, je n’ai surtout pas de plan. Faut que... Continuer à lire